Prime de partage de la valeur - Quelle mise en place en 2025 ?
- AngéliqueRégnard
- 5 déc.
- 3 min de lecture
Qu’est-ce que la Prime de Partage de la Valeur (PPV) ?
La Prime de Partage de la Valeur (PPV), souvent présentée comme la « nouvelle prime Macron », est un dispositif qui permet à l’employeur de verser à ses salariés une prime, potentiellement exonérée d’impôts et de cotisations sociales, sous réserve de respecter certaines conditions. Instaurée initialement pour répondre à des besoins de pouvoir d'achat (remplaçant l’ancienne prime « PEPA »), la PPV est devenue pérenne depuis 2025.
Qui peut en bénéficier — quelles entreprises et quels salariés ?
Toutes les entreprises de droit privé (sociétés, artisans, commerçants, associations, etc.), y compris les TPE/PME, peuvent verser la PPV.
Pour les PME de 11 à 49 salariés, l’une des formes de partage de la valeur devient obligatoire à compter du 1ᵉʳ janvier 2025 : soit un accord de participation, un accord d’intéressement, un plan d’épargne salariale, ou la PPV.
La PPV concerne les salariés, qu’ils soient en CDI, CDD, à temps plein ou partiel, apprentis, intérimaires mis à disposition, travailleurs handicapés en Esat, ...
L’employeur peut choisir de verser la prime à tous les salariés ou seulement à une partie d’entre eux selon des critères de modulation déterminés : par exemple les salariés dont la rémunération reste en dessous d’un certain plafond.
Montant, plafonds et exonérations — ce qu’il faut savoir en 2025
Le montant de la PPV est libre : l’employeur fixe le montant selon ce qu’il souhaite attribuer.
Il est possible de moduler le montant selon des critères définis (catégorie professionnelle, ancienneté, temps de présence, durée de travail, etc.).
Concernant l’exonération sociale et fiscale :
Pour les entreprises de moins de 50 salariés — si le salarié perçoit, au cours des 12 mois précédents, une rémunération inférieure à trois fois la valeur annuelle du SMIC — la prime peut bénéficier d’une exonération d’impôt sur le revenu + exonération des cotisations sociales patronales et salariales.
Si la rémunération est supérieure à ce seuil, la prime reste exonérée de cotisations sociales, mais est soumise à la CSG-CRDS et à l’impôt sur le revenu.
Pour les entreprises de 50 salariés ou plus, la prime est exonérée de cotisations sociales, mais soumise à CSG-CRDS / impôt sur le revenu, quel que soit le niveau de rémunération.
Modalités de mise en place et de versement
La mise en place de la PPV doit faire l’objet d’un accord d’entreprise ou de groupe, conclu :
soit par convention/accord collectif de travail,
soit par accord avec les représentants syndicaux,
soit via un accord au sein du CSE,
soit — en l’absence de CSE ou de représentants — par décision unilatérale de l’employeur.
Le versement peut être effectué en une ou plusieurs fois, avec un maximum d’un versement par trimestre. À la demande du salarié, la prime peut être affectée à un plan d’épargne salariale ou un plan d’épargne retraite : dans ce cas, la somme versée ainsi peut être exonérée d’impôt sur le revenu (selon régime), ce qui peut représenter un avantage fiscal intéressant.
Pourquoi instaurer la PPV ? Les avantages pour l’entreprise et les salariés
✅ Pour l’entreprise :
Dispositif simple et flexible de fidélisation des salariés : la PPV ne nécessite pas de formule complexe, contrairement à la participation ou l’intéressement. Elle est donc facile à mettre en œuvre, notamment via une décision unilatérale.
Moyen de partager les résultats avec les salariés sans augmenter les salaires fixes — ce qui peut aider à préserver la masse salariale tout en valorisant les collaborateurs.
Pour les PME de 11-49 salariés, la mise en place d’un dispositif de partage de la valeur (dont la PPV) est obligatoire depuis 2025 — c’est donc un levier obligatoire pour se mettre en conformité.
Ce qu’il faut garder en tête — les limites et obligations
La PPV ne peut pas remplacer une augmentation de salaire, ni des primes prévues par un accord, un contrat de travail ou un usage dans l’entreprise.
L’attribution doit respecter des règles strictes d’équité : la modulation doit se fonder sur des critères objectifs (ancienneté, classification, temps de travail, etc.) — toute discrimination est interdite.
Pour bénéficier des exonérations maximales, il faut bien respecter les plafonds de rémunération et déclarer correctement la prime.
La Prime de Partage de la Valeur (PPV) constitue en 2025 un outil important pour renforcer l’attractivité, la motivation et la fidélisation des salariés — tout en bénéficiant d’un régime social et fiscal avantageux. Pour les PME de 11 à 49 salariés, c’est aujourd’hui une obligation légale de choisir un dispositif de partage de la valeur : la PPV, l’intéressement, la participation ou l’épargne salariale.
En tant qu’employeur ou dirigeant, c’est donc le moment idéal pour réfléchir à la mise en place de ce dispositif — en concertation avec vos équipes — afin d’en tirer un maximum de bénéfices, tant pour vos salariés que pour votre structure.




Commentaires