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Président de SAS : quelle rémunération se fixer ?

Dernière mise à jour : 19 oct.


Le Président de SAS bénéficie d’un statut particulier, dit assimilé salarié, qui lui confère à la fois des droits et une grande liberté dans la fixation de sa rémunération.


💼 Un statut d’assimilé salarié… mais sans les avantages du salariat classique


Le Président de SAS cotise au régime général de la Sécurité sociale, comme un salarié cadre. Cependant, il ne cotise pas auprès de France Travail (Pôle emploi) et ne peut donc pas prétendre à l’assurance chômage. Il ne bénéficie pas non plus de la réduction de cotisations Fillon.


⚖️ Un dirigeant hors du cadre du droit du travail


À la différence d’un salarié, le Président de SAS exerce un mandat social. Cela signifie qu’il n’est soumis à aucune des obligations légales propres au salariat :

  • pas d’horaire de travail imposé,

  • pas de référence à un temps plein ou partiel,

  • pas de SMIC ni de minima conventionnels,

  • pas de congés payés, ni de prime de partage de la valeur (PPV), etc.


💰 Une liberté totale dans la fixation de la rémunération


Le Président de SAS peut fixer librement le montant de sa rémunération, ce qui constitue un levier d’optimisation sociale et fiscale. Cette rémunération correspond à la contrepartie de son mandat et non à son activité opérationnelle dans l’entreprise — même si, dans la pratique, de nombreux dirigeants de TPE participent activement à la vie de leur société.


Le montant de la rémunération doit être fixé par un procès-verbal d’assemblée générale (il convient de vérifier les modalités de fixation de la rémunération du Président prévues dans les statuts). Une fois votée, elle peut être maintenue même en cas d’arrêt de travail, le Président continuant à exercer ses fonctions de direction.


📉 Peut-on fixer une rémunération à 0 € ?


Les pouvoirs publics admettent qu’un Président de SAS nouvellement nommé puisse ne pas se verser de rémunération la première année. Cependant, cela ne peut être qu’une situation temporaire : une société commerciale a vocation à créer de la valeur, et son dirigeant à vivre de son activité. Attention avec le versement de dividendes qui ne constitue pas une rémunération.


⏳ Pour valider ses droits à la retraite


Il est recommandé au Président de SAS de se verser au moins un salaire minimum lui permettant de valider ses trimestres de retraite. En 2025, pour valider 1 trimestre, il faut avoir cotisé sur 1 782 € brut (150 heures au SMIC). Soit 7 128 € brut par an pour valider 4 trimestres — environ 594 € brut par mois. Ce montant évolue chaque année.


En pratique, beaucoup de dirigeants optent pour une rémunération mensuelle de 1 000 à 1 500 € net, selon la situation de leur entreprise.


🩺 En cas d’arrêt maladie : un autre seuil à garder en tête


Pour bénéficier d’indemnités journalières (IJ) versées par la CPAM, le Président doit avoir cotisé sur un salaire minimum équivalent à 1 015 fois le SMIC horaire au cours des 6 derniers mois, soit environ 2 009,70 € brut par mois (environ 1 600 € net).


⚠️ En cas de difficultés financières


Si la société rencontre une baisse temporaire d’activité, il est parfois préférable de maintenir la rémunération décidée, même si elle n’est pas versée immédiatement. Cette rémunération devient alors une créance du dirigea

nt sur la société, qu’il pourra se faire rembourser dès que la situation financière le permettra.


En résumé

Le Président de SAS dispose d’une souplesse précieuse pour adapter sa rémunération à la réalité économique de son entreprise. Mais cette liberté doit s’accompagner d’une réflexion stratégique pour préserver ses droits sociaux (santé, retraite, prévoyance) tout en optimisant la fiscalité de la structure.

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